Tous les dimanche soir, Prophet Walker descend manger avec ses 40 colocataires dans la cuisine partagée appelée le « Dining Hall » à cause de sa taille. C’est une des pièces communes de la Treehouse, une communauté de co-living que Walker à imaginé en 2016. L’idée du dîner du dimanche soir est devenue tradition à la Treehouse, amenant dans le luxueux co-living une ambiance de fraternité américaine ou de dortoir géant pour adultes, resserrant les liens entre ses habitants. « Puis le Covid est arrivé », regrette Walker. « Tout le monde se demandait comment faire, rester au co-living ou rentrer à la maison (chez les parents) ? ».
La Treehouse avait tout juste ouvert en décembre 2020, et la pandémie risquait de faire fuir ses habitants, sensés cohabiter dans un énorme immeuble comptant 60 chambres, des espaces de co-working, de chill, et une salle de sport. Les traditionnels dîners du dimanche furent suspendus pour éviter tout risque de contamination, au grand Dam de Walker. En fin de compte, un seul résident prit la décision de quitter la Treehouse, trop préoccupé par la promiscuité des habitants dans le co-living. Normal, me direz-vous. Et non ! Au final, la Treehouse à vu ses demandes de réservation augmenter depuis l’annonce de confinement à Los Angeles. « Ce que nous avons constaté, c’est que les gens continuaient de déménager pour des raisons professionnelles pendant la quarantaine, et qu’ils cherchaient activement un endroit où ils ne se sentiraient pas seuls et isolés. » Au final, la majorité des résidents de la Treehouse ont signé leur contrat annuel pendant la pandémie.
Même avant la pandémie, les espaces de cohabitation étaient très (et de plus en plus) demandés. «Aujourd'hui, il y a 2 900 lits de colocation à travers les États-Unis», déclare Susan Tjarksen, l'expert en colocation de la société de services immobiliers Cushman & Wakefield. «C'est censé tripler dans les 18 prochains mois.» Ces arrangements offrent une réponse à la hausse des prix des loyers dans les grandes villes: en échangeant des salons et des cuisines privés contre des espaces communs, les résidents obtiennent une offre, ainsi que des avantages supplémentaires tels que des chambres meublées, des services de ménage et des services publics tout compris. (Ces avantages se distinguent du modèle classique de la colocation.) Les bâtiments sont souvent meublés avec goût et offrent des équipements uniques, comme des salons de ccill-out ou des espaces de coworking. Certains, comme Ollie, offrent des chambres de type hôtel; d'autres, comme Node à Brooklyn et Open Door à Oakland, transforment des demeures centenaires (manoirs, châteaux) en espaces de co-living uniques en leur genre. Tous affirment que, même en cas de pandémie, il vaut mieux vivre ensemble que séparément.