Célèbre pour ses 400 km de pistes cyclables et son plus grand nombre de vélos que d’habitants, la ville avait fait parler d’elle en 2009 à la COP15 en prétendant devenir à court terme un exemple de smart city, une ville verte, intelligente, adaptée au changement climatique et sensible à son impact sur l’environnement, cherchant à le réduire par tous moyens. Grâce aux différentes mesures prises par la ville dans ce sens, le pays a (entre autres) économisé 230 millions d’euros en frais de santé, ce seulement grâce au vélo ! Environ 45% des déplacements quotidiens se font à deux roues.
D’ici 2025, la ville espère faire en sorte que 75% des déplacements quotidiens se fassent par mobilité douce : à pieds, en vélo, ou en transports en commun. Quid des 25% restants ? rien n’est laissé au hasard, la partie restante devra rouler à l’énergie propre.
Durant notre séjour dans la capitale danoise, nous avons eu la chance de visiter des lieux incroyables, allant du célèbre parc d’attraction Tivoli, situé en plein centre de la ville, aux Axel Towers, bâtiment futuriste comprenant logements, bureaux, commerces au rez-de-chaussée, et restaurant étoilé au dernier étage. La structure en soleil comprenant 5 tours attire tout de suite le regard des passants, et il est possible pour le public d’en visiter certaines parties, incontournable pour prendre de la hauteur et contempler la ville et ses canaux !
La ville compte plusieurs bâtiments d’expérimentation énergétique, dont le « Green Lighthouse ». C’est le premier bâtiment à émissions de CO2 neutres, et il abrite la faculté de sciences de l’université de Copenhague. 70% de la réduction de la consommation d’énergie est la conséquence directe de l’architecture du bâtiment : le soleil est la principale source d’énergie ! (pour plus d’informations sur le « Green Lighthouse, visitez :
https://www.archdaily.com/422431/green-lighthouse-christensen-and-co-architects)
De nombreuses autres infrastructures de construction durables représentent l’avancée technologique et écologique de la ville. Pour n’en citer que quelques-uns :
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La Copenhagen International School : la façade de l’école internationale est couverte de 12 000 panneaux solaires pour un total de 6048 mètres carrés de cellules solaires, faisant du bâtiment l’une des plus grosses centrales électriques intégrée du Danemark.
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UN City : le bâtiment à 8 branches regroupe plusieurs institutions de l’ONU. Construit en 2013, le campus dégage 55% moins d’énergie que son équivalent « classique ». Quelques particularités : il est ventilé exclusivement grâce à l’air extérieur filtré, son toit compte 1400 panneaux solaires produisant 297 000 kwh par an, et la structure est entièrement climatisée grâce à un système de pompes à eau de mer, éliminant presque complètement le besoin d’électricité pour l’alimentation du système.
Grâce à mes études, j’ai eu la chance de pouvoir rencontrer des esprits intéressants, et avec la même soif de découverte et d’innovation que moi. Ayant vu grâce aux réseaux qu’une de mes collègues de classe avait fait une partie de ses études à Copenhague, je l’ai contactée pour échanger quelques mots à propos de son expérience :
Ingrid, peux-tu présenter ton parcours en quelques lignes ?
Je m’appelle Ingrid Sofie Dahl Bugge, j’ai 24 ans et je suis née et ai grandi à Oslo. Durant mes études, j’ai réalisé un semestre à Buenos Aires, puis passé 2 mois à Oxford. J’ai passé ma 3
ème année de licence en Management à Barcelone et cela m’a permis de partir en échange à San Diego pendant un semestre. Diplôme en poche, j’ai décidé de m’inscrire en Master à Copenhague il y à un an, et je suis à présent en échange à Hong Kong.
Quand tu étais à Copenhague, quels sont les choses qui t’ont le plus surprises en termes de mode de vie écologique et durable ?
Ce qui m’a le plus surprise à Copenhague, c’est la culture du vélo et les infrastructures dédiées aux cyclistes. Il faut savoir que le trafic en vélo est bien plus intense que le trafic automobile. Les Danois se servent de leur vélo comme mode de transport numéro 1, qu’il vente ou qu’il pleuve, et ce à toutes les saisons. La ville a de superbes infrastructures pour favoriser la circulation des vélos : des pistes cyclables à toutes les rues, beaucoup de stationnements spécialisés… Les centres commerciaux disposent même de leur propre parking à vélo ! La ville compte bien plus de vélos que de voitures, et cela se voit dans les rues.
L’économie de partage (Sharing Economy) est très développée à Copenhague, il est très facile de se déplacer en trottinettes électriques, on trouve de la location de voitures et vélos en libre-service grâce aux applications dédiées… La location de voitures privées et le covoiturage sont également répandus à Copenhague.
Les transports publics fonctionnent très bien, et tournent souvent aux énergies renouvelables. Il est possible de louer des bateaux électriques sur les canaux, c’est très sympa, surtout en été !
Pour ce qui est des espaces publics, la ville comporte beaucoup de parcs et d’espaces verts, mettant à disposition des gens d’incroyables endroits pour faire de l’exercice, se balader, profiter du plein air… L’eau des canaux et des plages est complètement propre, et permet aux gens de se baigner quand le temps le permet. (ndlr : chaque habitant de Copenhague réside à moins de 15 minutes d’un espace vert ou bleu)
L’eau du robinet est complètement potable et les gens ont l’habitude de remplir leurs gourdes plutôt que d’acheter des bouteilles en plastique. C’est économique et très respectueux de l’environnement.
Le recyclage est très bien organisé à Copenhague, rendant le tri sélectif facile et pratique.
Les habitants de Copenhague sont soucieux de l’environnement, et on le voit dans les habitudes de consommation : ils ont plus tendance à choisir de la nourriture bio, réutilisent et redonnent vie à des objets divers… Les marchés de « second-hand » (fripes, vêtements et meubles d’occasion) sont vraiment géniaux à Copenhague !
As-tu changé tes habitudes, ta routine en arrivant à Copenhague ?
Oui, vraiment. Je suis rentrée dans l’énorme communauté de cyclistes de Copenhague, je n’utilisais presque pas d’autres moyens de transport pour me déplacer. J’ai aussi changé mes habitudes de consommation, en consommant moins et mieux, et en achetant beaucoup d’occasion.
Nous avons rencontré entre deux visites Jeppe et Louise, un couple originaire d’Aalborg, au nord du pays, et résidant maintenant à Copenhague. Voici un extrait de nos échanges:
Qu’est-ce qui rend Copenhague différente des autres capitales européennes en termes de logement et d’architecture ?
Je pense que le charme de l’immobilier en général à Copenhague vient du fait que l’on ait réussi à conserver de nombreux anciens bâtiments. Quand je me balade à Copenhague et que je rends visite à des amis, je vois beaucoup de bâtiments construits de manière élaborée et complexe, et je pense que ce savoir-faire ancien serait compliqué à reproduire de nos jours !
Les danois ont réussi à adapter un style de vie moderne et durable malgré l’ancienneté des immeubles. Je dirais que l’on est bons pour intégrer des éléments technologiques et innovants dans des immeubles d’époque.
D’après vous, qu’est-ce qui fait de Copenhague une smart-city ?
La ville, de par son positionnement de capitale « exemple » en Europe, à beaucoup investi dans des solutions innovantes pour rendre la vie des habitants plus simple, plus pratique, et plus durable. Les poubelles connectées, toutes les infrastructures pour les vélos et les autres moyens de transports publics dont le nouveau métro... Il y a beaucoup d’exemples qui prouvent que Copenhague est une smart-city !
Quel impact à le vélo sur les habitants de Copenhague ?
Sans hésiter, ça rend les gens beaucoup plus libres, plus détendus… Je n’avais jamais fait autant de vélo avant d’arriver à Copenhague, et cela me fait un bien fou ! C’est très pratique pour se rendre partout dans la ville, et de manière sécurisée.
Rédaction & traduction par Mathis Patout
